Dernièrement, les cours ont eu lieu très régulièrement, au rythme (prévu au départ) de deux par semaine. C’est suffisamment rare en entreprise pour être mentionné. Du coup, je dois aussi écrire plus rapidement ici, et je vais donc devoir réduire un peu, vu qu’il n’y a toujours que 24h dans une journée ;) Vous retrouverez les précédents épisodes de votre feuilleton préféré ici.
Cours 10 :
Pour ce cours, j’ouvre avec une révision sur “Pourquoi tu apprends le français ?”, thématique abordée au cours 3. Ca fait déjà longtemps qu’on n’a pas touché à ça, et c’est bien d’y revenir, juste pour ne pas oublier. Ça active un peu de vocabulaire et rafraichit les structures. Bref, j’ai utilisé un document audio de la première version de Rond Point 1 (j’utilise normalement pour ce cours la version actualisée, le Nouveau Rond Point). Comme les thématiques sont les mêmes, mais que les audio ont été retravaillés, je dispose en fait de documents audios „en double”, et c’est super pratique. Du coup, on peut refaire tout simplement un exercice où ils doivent identifier pourquoi les personnes qui parlent apprennent le français. On en profite d’ailleurs pour constater qu’ils ont progressé, puisque cela leur pose moins de problème que quand on l’a fait il y a quelques cours.
Après ça, je leur distribue un document que j’ai fait à partir des phrases du cours 8. Mon objectif étant double :
- leur montrer que c’est important et que je les encourage vraiment à parler français au bureau,
- pouvoir donner un document propre aux personnes de l’entreprise qui parlent français, pour leur donner quelques éléments leur permettant de risquer au quotidien de petites interactions en français.
On en profite aussi pour reprendre ces phrases avec l’une des personnes qui était absente lorsqu’on les a préparées.
Après ça, on se plonge dans la correction de l’activité de la Rue du Moulin Neuf (cours 9), dans laquelle il fallait associer les images de personnes à leur description. On le fait en français. Sur une ou deux personnes, je demande de justifier les réponses en français. (“C’est lui parce qu’il a une trompette”).
Justifier n’est pas possible sur toutes les personnes, car les apprenants n’ont pas les ressources linguistiques nécessaires. Je cible donc uniquement celles qui peuvent être justifiées. Notez que faire seul une phrase du genre “C’est lui parce qu’il a une trompette”, c’est pas mal déjà, à ce niveau.
Reste à corriger un exercice donné en devoirs, et je m’aperçois que je me suis bien planté. La faute à un manque de préparation de ma part. C’est un de mes défauts principaux à mon avis, le manque de préparation en ce qui concerne les devoirs que je donne à faire à la maison. En général, je ne le prévois pas trop, et je choisis un exo ou l’autre en fonction de ce qu’on a fait en cours. Cette fois, c’est une erreur :
Si vous avez le cahier d’exercice sous la main, j’ai donné à faire les exercices 3 et 4 page 19. Ce sont des activités autour de la rue du Moulin Neuf, des textes à trous avec des mots à replacer. L’exercice 3 est facile si on le fait avec le livre (et on n’a pas trop le choix d’ailleurs). Par contre, l’exercice 4 pose un problème réel : les adjectifs à replacer sont nouveaux (et c’est là que j’ai fait une erreur, car j’ai du coup pensé que c’était un exercice de vocabulaire „pur”), mais surtout, il faut les accorder. Et ça, on ne l’a jamais fait en cours avant…. Du coup, les apprenants ont galéré, et moi, j’ai donné l’impression de ne pas les avoir bien guidés.
Dans l’absolu, ce n’est pas très grave, on a réussi à faire l’exercice car ils étaient bien préparés, et à la fin, je leur ai donné le système de base de l’accord, avec un petit tableau dessiné vite fait au tableau. Je ne suis pas rentré dans les détails (même si on a vu quelques situations particulières dans l’exercice), car je pense que ça surchargerait leur connaissance théorique inutilement.
Mais, j’aurais pu faire exactement la même chose, en leur donnant l’impression que je les guide. Il aurait suffit pour cela de leur dire, en leur donnant l’exercice : „Attention, dans cet exercice, il faut accorder les adjectifs. C’est nouveau pour vous, et je vous demande de réfléchir seuls à la manière dont ça fonctionne. Votre livre peut vous aider, Internet aussi… Réfléchissez bien et on clarifiera vos questions au prochain cours.” On est du coup dans une certaine forme de „classe inversée”, où les apprenants font le théorique à la maison, et dans ce cas, seuls, et où on pratique en classe. Ça fonctionnerait, dans mon contexte, ça fait gagner du temps, ça responsabilise les apprenants, mais… il vaut mieux les prévenir, et c’est l’erreur que j’ai faite.
Pour finir, je leur donne en devoirs l’activité 3p34 du livre, pour un rappel sur les pays, un élargissement vers les nationalités et un rappel du masculin/féminin qu’on vient de voir. Si je m’étais mieux préparé, j’aurais probablement choisi de donner cet exercice en devoirs avant ceux que j’avais donnés pour aujourd’hui. Mais peu importe.
Cours 11 :
On commence par corriger les devoirs, ce qui ne prend que quelques minutes. On refait un petit tour de mathématiques, histoire de ne pas oublier trop de choses. Un petit exercice que je fais souvent est de dire „ouvrez vos livres à la page…” et je donne un numéro de page au hasard. Du coup, les apprenants doivent comprendre le chiffre et ouvrir à la bonne page. Puis je donne un autre numéro. Et enfin, le numéro de la page qui m’intéresse. Ça ne prend presque pas de temps, et ça permet de garder les nombres frais dans la tête.
Après ça, on continue avec un document audio sur les personnes de la rue du Moulin neuf. (Oh le relou qui fait durer le plaisir ;) ). Il faut identifier les personnes dont on parle, en fonction des informations qui sont données sur elles. C’est assez difficile, et on a dû faire trois écoutes, sans réussir à identifier la totalité des personnes dont on parle. Mais cela montre aux apprenants qu’à partir de quelques mots, ils sont capables de comprendre un sens (notez que certaines personnes sont complètement bloquées par le fait qu’elles ne comprennent pas “tout”). Cela réactive aussi le vocabulaire, oblige à prendre des notes… c’est tout bon, j’adore.
Pour la correction, je ne fais pas les choses dans l’ordre (voir le cours 2), je leur demande pour quel numéro, de 1 à 4, ils sont capables de me donner des informations. Ainsi, les apprenants les plus faibles peuvent répondre en fonction de ce qu’ils ont compris. Puis les plus à l’aise complètent sur les choses plus difficiles.
A la fin, on réécoute encore la totalité du document, pour bien entendre que les informations notées étaient effectivement dans le document.
C’est assez exigeant, du coup on termine avec une petite partie de Dobble, pour se détendre.
En devoirs, cette fois, je me suis préparé (cette fois), et je leur demande de préparer un arbre généalogique à partir d’un document que je leur distribue. On n’a pas encore abordé “le thème de la famille”, mais un peu de vocabulaire était déjà présent dans l’activité “Rue du Moulin Neuf”. On va creuser un peu.
Cours 12 :
On commence donc par corriger le document que je leur ai donné :
C’est un moyen assez basique de présenter du vocabulaire en contexte. Pour corriger, j’envoie une des apprenantes au tableau, et elle doit dessiner l’arbre généalogique. Pour cela, les autres apprenants, à tour de rôle, lui lisent le document. Ils se sont déjà préparés, c’est donc sans problème.
Une fois que l’arbre généalogique est dessiné au tableau, je pose quelques questions en compliquant au fur et à mesure. “Comment s’appelle le père de X ?”, “Comment s’appelle le fils du frère de Y ?”… Cela me permet d’attirer l’attention sur ce “de” qui indique la possession.
Après ça, et pour rester dans la thématique, on enchaine sur l’activité audio 5 p34, dans laquelle il faut compléter l’arbre généalogique de la personne qui parle. C’est relativement facile, et c’est intéressant car il y a des informations supplémentaires que les apprenants peuvent essayer d’attraper (âge, lieu de vie…).
Pour une fois, j’ai décidé de systématiser un peu les choses. Nous avons déjà rencontré (y compris dans ces exercices sur la famille) pas mal de formes verbales, et je souhaite donner aux apprenants un document concret auquel ils peuvent se référer. Je leur donne donc l’exercice suivant, qui inclut un tableau récapitulatif à compléter :
Le concept est encore une fois assez simple. Toutes les formes à compléter ont déjà été vues en cours. Le tableau présente les autres formes. On s’arrête un peu sur les terminaisons régulières des verbes en -ER. Bref, c’est vraiment du classique.
En devoirs, je leur demande de préparer leur propre arbre généalogique, et d’être prêts à le décrire aux autres.
Et voilà, déjà 12 cours traversés avec vous. La suite arrive bientôt ! N’hésitez pas à poser vos questions ou à laisser vos commentaires un peu plus bas.
Merci de partager tout cela ! Ça tombe à pic pour moi car je débute tout juste, avec une élève anglophone en individuel depuis trois semaines. Ça m’aide à relativiser la préparation des cours et l’avancée dans l’apprentissage… J’étais arrivée la première fois préparée a mort, avec 8 points à aborder autour du thème de la présentation, résultat… je n’en ai abordé qu’un seul !! Mon élève se stresse beaucoup avec la prononciation et je passe donc beaucoup de temps à faire de la discrimination et de la répétition, ce à quoi je ne m’attendais pas… En fait, cela me stresse un peu de devoir passer toutes ces heures seulement sur le thème de la présentation, j’ai l’impression que cela va vite devenir frustrant avec la sensation de ne pas avancer et pour l’élève et pour moi. Je dois modérer mon ambition et maintenant j’essaie de faire à chaque cours la répétition du cours précèdent et l’intégration d’une nouvelle chose (mais c’est dur de pas en rajouter 4 de plus à chaque fois… ^^)
Bonjour Marine,
Oui, ça peut être frustrant, mais en même temps, c’est nécessaire.
En individuel, la grosse clé, c’est le travail personnel. Si l’apprenant étudie un peu à la maison, ça va. Sinon, ça devient vite relou.
Bon cours et bon courage :)
Bonjour Benoit,
Merci de partager avec nous tes cours:-) J’ai une question par rapport à une question que je me pose: à quel moment tu introduis le P.C et serait-il bon de l’introduire en même temps que le présent? jusqu’à maintenant, j’évite le P.C mais c’est assez difficile et pas vraiment naturel…qu’en penses-tu? Quel est ton avis sur le sujet? Merci et excellente journée, Rachel