Bonjour. Le sujet d’aujourd’hui est sérieux, voire solennel (tintin, son de trompettes !). Mais cet article ne se veut pas exhaustif. Je ne suis pas spécialiste en méthodologie ; la seule chose que je veux faire, c’est partir de quelques erreurs que j’ai commises quand j’étais une prof débutante (qui n’avait pas accès à des exemples de cours de FLE pour débutants) pour vous donner quelques suggestions qui pourront peut-être vous épargner des difficultés ou des maladresses superflues. Je sais que vos parcours et votre public peuvent fortement différer, je vous encourage donc à compléter cette liste en laissant un commentaire sous l’article. Mes conseils ne sont pas présentés dans un ordre précis et ce choix est volontaire car je parle de choses appartenant à des catégories très diverses.
1. Ne donnez pas trop de photocopies.
Comme vous débutez, vous n’êtes pas toujours sûr(e) de vous et de vos compétences. Vous passez des heures à préparer vos cours et vous n’êtes pas certain(e) du résultat : parfois la sauce prend, parfois pas, parfois les étudiants comprennent vos explications, parfois ils bloquent et vous ne savez vraiment pas si c’est à cause de la difficulté du sujet ou de vos lacunes pédagogiques. Cela génère bien évidemment un stress énorme. Pour le vaincre, certains choisissent l’option de se cacher derrière un tas de photocopies. Tendre une feuille remplie d’exercices, de listes de vocabulaire ou encore de théorie toutes les dix minutes à un étudiant abasourdi n’est pas une solution. Vous voulez bien sûr que vos apprenants sortent de votre cours avec plus de connaissances mais ils sortiront écrasés par le poids de leur sac à dos. Veillez à ce que la quantité d’informations que vous donnez (sur du papier) soit proportionnelle à ce qu’un étudiant moyen est capable d’assimiler. Mieux vaut un mot retenu après le cours (parce qu’introduit dans un contexte captivant ou éveillant les émotions) qu’une cinquantaine sur une feuille que l’élève n’aura pas le courage d’éplucher. Sans oublier les questions écologiques.
2. Pensez à manger.
Vous commencez votre cours à 8 heures. Vous vous levez à 6 heures, parce qu’il faut encore finir la préparation ou corriger une ou deux rédactions (ce que vous n’avez pas fait la veille au soir, trop fatigué(e) après les cours…). Vous prenez donc un café rapide et vous vous mettez au travail… qui prend un peu plus de temps que prévu. Du coup, vous courez et l’adrénaline (vous connaissez cette adrénaline pédagogique, n’est-ce pas ?) vous fait oublier le petit-déjeuner. Le début du cours se déroule bien, mais au bout de 30 minutes, toute la classe entend votre ventre qui crie “au secours !” et vous avez l’impression que vous allez vous évanouir. Vous avez de moins de moins d’énergie et vous comptez chaque minute. Les élèves commencent à se sentir persona non grata, et vous avez une faim de loup… Pensez donc à manger, prenez soin de vous, car bien enseigner demande une sacrée dose d’énergie. L’adrénaline, elle seule, ne vous suffira pas :) (N.B.: Ces remarques sont valables aussi pour le déjeuner et le dîner selon vos horaires de cours !)
3. Ne suivez pas aveuglement le guide pédagogique.
Je serai honnête avec vous : je déteste lire les guides pédagogiques. Ce n’est pas parce que je pense qu’il sont inutiles ou mal faits (même si, de temps en temps, malheureusement…), c’est parce que je sens que quelqu’un me dit exactement ce qu’il faut faire, comment enchaîner, et je n’aime pas ça ! J’aime inventer des manières d’aborder une activité, en proposer d’autres ou faire des modifications selon les réactions de mes élèves. Si le guide pédagogique vous dit de procéder d’une manière que vous ne sentez pas ou qui ne marche pas (ce que vous pouvez constater en observant les réactions de vos étudiants), soyez prêts à abandonner cette manière de mener la séquence. Les raisons peuvent en être variables : soit le guide n’est pas bien rédigé, soit vous n’avez pas compris ce qu’il fallait faire (c’est possible, assumons ça), soit l’activité n’est pas bonne (idem), soit il fait trop chaud / trop froid / nuit / ou encore c’est Noël et les élèves n’ont pas envie de bosser. La cerise sur le gâteau, c’est de savoir que de temps en temps, il faut lâcher ; de temps en temps, il faut rester un peu plus longtemps sur un fragment de la séquence, parce que les étudiants sont tellement heureux avec ; faire l’activité comme elle vous plaît, parce que ce sera plus authentique et donc plus motivant et finalement plus pédagogique. Donc si vous lisez dans un guide pédagogique (et là, j’invente, mais tout est possible) que chaque élève essaie de mimer son plat préféré et que vous trouvez ça un peu bizarre, ne le faites pas. Les guides pédagogiques ne sont pas une bible.
4. Préparez vos cours.
Ah bon, vous me direz, quelle découverte ! Tu n’es pas en train de réinventer l’eau chaude, Ewa ? Mais si. Quand vous êtes débutants, vous pouvez vous dire très souvent : moi, je n’ai pas d’expérience, les autres peuvent faire beaucoup mieux que moi. Avec les nouvelles technologies, vous avez libre accès à de nombreuses activités toutes prêtes (certains sites sont même fortement appréciés par les profs (GROS GROS CLIN D’ŒIL ;))) Vous n’avez qu’à les imprimer et à réaliser votre cours. Et c’est bien ! Toutefois, si vous le faites en permanence, ça risque de vous rendre paresseux. Je dis donc : ayez le courage (et l’assiduité) de bien préparer vos cours, de mettre en page vos idées et de les tester sur vos apprenants ! C’est pour vous un double avantage : premièrement, vous apprenez et vous avez la possibilité de vous remettre en cause (Ah, je pensais que l’activité “L’interview avec votre chien” serait un franc succès bien instructif… eh ben, non…) et de mettre en valeur vos centres d’intérêt auprès de vos élèves (“Je suis folle de cinéma. Comment je peux faire pour aborder ce sujet si je dois parler en même temps des connecteurs logiques ?”). C’est un exercice intellectuel et un défi qui vous rendra plus efficace (parce qu’authentique) et qui, ce qui est encore plus important, permettra de forger votre style d’enseignement. Et qui… il y a trop de “qui”, du coup. Alors, terminez la phrase : Je vais préparer mes cours avec mes idées originales, parce que…
5. N’ayez pas peur de dire “Je ne sais pas.”
Tout simplement parce qu’on a le droit de ne pas savoir et qu’on n’est pas un moteur de recherche. On a le droit de dire : “Je vais vérifier cela.” Il va sans dire qu’il faut vraiment le faire et donner la réponse au cours suivant (ou, si vous avez la source sous le coude, un instant après). C’est vraiment, vraiment beaucoup mieux que d’inventer la réponse en espérant que l’élève ne la vérifiera jamais (vous pouvez être surpris). Ou de dire : “Ah, c’est ton devoir, tu nous expliqueras cela au prochain cours, et prépare encore un petit texte pour que je puisse vérifier s’il n’y a pas de fautes !”). Bien sûr, si vous dites “Je ne sais pas” à chaque cours, cela peut un peu nuire à votre réputation, ce conseil est donc à utiliser avec modération. Ah, le réflexe “Je ne sais pas” est aussi utile quand vos élèves vous posent les questions les plus improbables (ils considèrent que si vous êtes prof, vous savez tout, c’est simple, n’est-ce pas ?). Or, je le répète, être un moteur de recherche n’est pas votre métier, alors détendez-vous sur ce point-là.
6. Attention aux amitiés trop rapides.
On a toujours un(e) ou deux élèves dans chaque groupe qu’on préfère. On n’y peut rien, car en apprenant une langue, on partage tant de choses, d’opinions et d’émotions, que ce n’est pas possible de ne pas connaître ses élèves. Ce qui a pour conséquence des coups de cœur. Parmi vos élèves, il y aura également ceux qui vous aimeront plus que les autres, et c’est tout à fait normal. (Je ne parle pas ici de drague, mais juste de sympathie, j’espère que c’est clair :)). Si le sentiment est mutuel, évitez quand même d’aller prendre une bière ou d’aller ensemble voir un film français. Pourquoi ? Parce que vous perturberez la dynamique du groupe (ils sauront, ils sauront…) et parce que vous aurez du mal à garder votre position d’autorité, du coup votre ami(e) aura du mal à apprendre avec vous. Idem pour les soirées avec tout votre groupe, organisées tout au début des cours : si vous devenez trop vite copains, c’est bye bye l’apprentissage. Vous n’aurez plus cette force de pouvoir exiger ou ordonner. Si vous êtes d’avis différent, dites-le moi ! Je suis curieuse de vos expériences.
Ceci dit, c’est bien d’aller au café ou au resto avec ses élèves à la fin d’une session ou entre deux sessions !
7. Demandez un retour et écoutez.
Il est bien de savoir ce que nos élèves pensent de ce qu’on leur propose. Ayez donc le réflexe de réagir (raisonnablement) aux commentaires des apprenants. Prenez le réflexe de demander régulièrement : “Est-ce que vous comprenez/vous me suivez ?”. L’élève doit savoir qu’il peut signaler qu’il est perdu et que vous allez lui expliquer ce dont il a besoin, et non pas regarder la montre parce que vous n’avez prévu que 10 minutes pour l’activité. Si l’on ne la pose pas toutes les 5 minutes, la question : “Est-ce que vous trouvez cette activité utile pour vous ? En quoi ?” peut vous fournir des informations sur les vrais besoins de vos apprenants. Vous pensez qu’ils veulent discuter, tandis qu’eux, ils ne rêvent que de faire plus d’exercices de grammaire. Dans la mesure du possible et du programme qui vous est imposé, vous pouvez adapter vos cours à ce que les élèves demandent. Comme ça, vous répondrez à leurs besoins (jetez un coup d’œil à cet article de Dorota, pour en savoir plus sur la motivation des élèves) et votre travail sera plus efficace. Et ça veut dire plus de joie pour tout le monde.
8. Ne soyez pas trop sévère.
Vous savez, les profs d’antan tapaient les mains (et pas seulement) de leurs élèves avec une règle et les mettaient au coin. On en avait peur, on apprenait alors (hum…). Cette longue tradition peut inconsciemment influencer votre comportement. Bien évidemment, vous voulez avoir de l’autorité sur vos élèves. Selon moi, l’autorité ne va pas forcément de paire avec la sévérité. Appréciez donc chaque effort de l’élève au lieu de pointer du doigt ses fautes. Réjouissez-vous avec lui de chaque mot ou structure apprise, au lieu de donner des devoirs en plus, parce qu’il n’a pas bien travaillé pendant le cours. N’ignorez pas les questions hors sujet qui apparaissent pendant le cours, parce que “vous n’avez pas le temps”. Ça crée une distance superflue et qui ne donnera pas forcément de meilleurs résultats pédagogiques. Sauf si vous rêvez de devenir un(e) prof rétro.
9. Faites preuve de cohérence.
Si vous annoncez au début de votre cursus que vous allez faire un test toutes les trois semaines, que vous faites une révision de vocabulaire à chaque début de cours, que d’habitude vous corrigez les copies en cinq jours et que vous demandez de ne pas utiliser les smartphones pendant la leçon, appliquez ça de manière conséquente. C’est aussi simple que ça et c’est la base de votre autorité.
10. Quelques mots sur l’improvisation.
Vous serez sans doute obligé(e) d’improviser un jour, même si vous êtes super bien préparé(e) d’habitude. Votre tablette tombera en panne et vous ne pourrez pas montrer la vidéo qui devait occuper 30 minutes de votre cours. Vous aurez une extinction de voix au milieu de la journée et vous serez obligé(e) de mener un cours sans parler (c’est du vécu, ça !). On vous demandera de remplacer un collègue au pied levé. Bon, je n’ai pas de solution à tous ces problèmes, je peux seulement dire que si vous vous permettez de temps en temps d’improviser pendant un cours qui aurait dû être tout à fait différent (parce que vous suivez le groupe qui a une idée ou vous changez le concept et vous arrivez à mettre en place une compréhension orale ou une discussion ou encore une production écrite rapide), cela vous fera du bien. Idem si vos élèves sont très fatigués/bouleversés par l’actualité/en conflit/en mode “vacances”, sachez suivre leurs besoins et leur proposer un truc différent de ce qui était prévu. Et vous gagnerez cette souplesse qui vous permettra une ou deux fois, quand vous aurez ZÉRO ressource préparée pour votre cours, de survivre et de laisser vos apprenants satisfaits. N’oubliez pas que vous êtes un être humain. Improviser dans des conditions plus ou moins contrôlées vous évitera d’avoir une crise de panique quand la vraie improvisation deviendra nécessaire.
Que dire de plus ? Merci de votre lecture et je suis curieuse de vos commentaires/suggestions/témoignages… et conseils !
Plus de ressources :
Que de vrai, Ewa… Après 10 ans d’expérience, je ne peux que confirmer ces conseils ! Surtout l’histoire de manger avant le cours. J’ai mis du temps à m’apercevoir que ma patience était inversement proportionnelle à ma faim ! Maintenant, je sacrifie volontiers un peu de temps de préparation pour me faire un petit “goûter” avant mon cours… Je rajouterais un conseil (là aussi c’est du vécu) :
N’interprétez pas trop les réactions de vos apprenants
Vous pourrez parfois être déstabilisés par des apprenants mutiques/renfrognés/à l’air critique/sceptiques… Par leur visage ou leur langage corporel, vous pouvez vite avoir l’impression que le cours ne leur plaît pas ou qu’il s’ennuient. Ce n’est pas forcément le cas. La nature humaine est tellement diverse ! A fortiori quand on à affaire à des personnes de cultures différentes. Certaines personnes paraissent sur le défensive alors qu’à l’intérieur, elles sont très intéressées. Prenez les temps d’observer vos apprenants sur plusieurs (!) cours et dans plusieurs situations. Après ca, si vous avez vraiment l’impression que quelque chose ne va pas, parlez-en avec la personne. Mais ne paniquez pas au premier cours si vous sentez que le courant ne passe pas avec tout le monde ou qu’il n’y a pas de “répondant”. Prenez-le simplement comme un défi, une occasion de réfléchir à votre pratique sans pour autant vous remettre totalement en question.
Je comprends bien ton conseil, d’autant plus que je fais moi-même des grimaces très sévères ou tristes lorsque je suis en réflexion profonde ;) ce qui peut provoquer pas mal de malentendus avec les personnes qui me connaissent peu (il faut donc que je me mette au yoga du visage ;) mais je manque de temps). Il ne faut pas oublier que le seul fait de devoir parler français peut générer du stress auprès des élèves. Certains sourient pour dissimuler cela, certains tout au contraire.
C’est très intéressant et j’adhère beaucoup aux conseils donnés. Je suis une jeune prof (c’est ma 3e rentrée seulement)… j’ai déjà eu le coup de lire le guide pédagogique, perplexe, et de me dire, “s’ils le suggèrent, je devrais peut être essayer…” pour me planter complètement parce que c’était pas mon style !
Pour les relations avec les élèves, dans mes groupes d’adultes, il y en a un avec qui le courant passe bien et donc à chaque fin de session on mange ensemble, c’est très sympa. Le seul truc c’est que je ne sais jamais quoi faire : leur proposer, les laisser prendre l’initiative ? Souvent je profite du dernier cours pour faire une activité sur un thème récréatif et j’amène à manger, histoire de marquer la fin de la session par un moment convivial.
C’est plus facile pour le prof de proposer, les élèves peuvent en avoir envie et ne pas oser le faire. En fait, beaucoup dépend du pays où vous travaillez. En France c’est quand même beaucoup plus fréquent et naturel d’aller manger ensemble entre collègues qu’en Pologne (où personne n’a jamais le temps pour des bêtises de ce genre, il ne faut pas perdre le temps, il faut travailler! là, je suis ironique, mais il y a un grain de vérité). Du coup, ici, proposer d’aller manger ensemble peut (mais ne doit pas) sembler VRAIMENT SPÉCIAL. Boire un café ensemble, c’est déjà plus envisageable.
Completement d’accord :). Le plus important etant pour moi: soyez prepares pour le cours et encouragez encore et encore !
Et j’ajouterais: Gerez bien les notes au tableau. Stop aux notes partout sur le tableau au fur et a mesure que le cours avance, la ou il reste de la place. Pensez a effacer regulierement (mais pas trop vite), soyez classique dans la progression: commencez a noter en haut a gauche, pensez a faire des colonnes, utilisez la couleur pour mettre en valeur les terminaisons, articles, accents, selon le sujet.
Oui, c’est très chouette d’avoir tous ces feutres multicolores et de savoir s’en servir ! Ça m’a pris quand même pas mal de temps pour arriver à bien gérer le tableau, il faut vraiment faire preuve d’habileté :) que de feutres tombés par terre, que de phrases effacées trop vite… et que de dessins qui ne ressemblaient à rien :)
Oui c’est aussi un de mes points faibles, j’envahis beaucoup le tableau également et j’avoue que parfois ça ne ressemble plus à grand chose…
Après 40 ans de carrière prof et inspecteur je trouve ces conseils lumineux. Bon courage!
Tout a fait mon style!C’est reconfortant de savoir qu’il y a du monde qui partage les memes visions que toi! Plutot quand il y a tout autour une majorite de “fans” du retro en matiere d’enseignement :).
Merci, en effet, des conseils lumineux comme mentionnné plus haut.
Ma grosse dizaine d’années d’expérience m’autorise à rajouter: Soyez vous-même, ne jouez aucun rôle, adaptez-vous à vos étudiants bien sûr mais ne vous perdez pas, cherchez à faire passer vos contenus toujours de la manière qui vous soit la plus agréable à vous. Finalement, le traitement didactique est important mais ne remplace pas un prof bien dans ses pompes, l’apprentissage passe par l’émotion et celle-ci sera positive si vous faites ce que vous aimez comme vous l’aimez.
Bonjour Ewa et merci pour cet article.
En référence au paragraphe ” Attention aux amitiés trop rapides :, je connais une professeure étrangère FLE qui appelle ses compatriotes-apprenants ” mes amis “. J’ai assisté à plusieurs de ses cours. Personnellement, je ne le ferai pas mais venant d’elle ça n’a pas posé de problèmes au sein du groupe.
A ce titre, la connaissance de l’aspect socio-culturel est important. Enseigner le FLE c’est aussi savoir qui est en face de soi. S’intéresser à la langue natale des apprenants est à mon sens essentiel et m’a personnellement aidée à mieux comprendre certaines difficultés rencontrées et à revoir la position du curseur. Ce qui est intéressant également c’est lorsque vous apprenez la langue de ceux à qui vous enseignez le français langue étrangère.
Enfin, vous ne dites rien concernant l’utilisation de la langue natale des apprenants – lorsqu’on la pratique, voire de l’anglais – qui parfois est excessive. Je pense qu’il faut l’utiliser exceptionnellement. Qu’en pensez-vous ?
Bonjour, je suis tout à fait d’accord avec que que vous dites sur l’aspect socio-culturel. Chaque langue est sa construction influencent fortement la manière de voir le monde. Tout comme les coutumes et l’histoire du pays de l’apprenant… Quant à la langue natale ou l’anglais, je dois avouer que la nécessité d’utiliser la langue française (sans traduction!) dès le premier cours est pour moi tellement fondamental que j’ai complètement oublié de mettre ce conseil dans l’article !
Merci beaucoup pour cet article très intéressant. J’adhère à tous les exemples. Etant prof débutante, au début j’avais beaucoup de mal à dire “Je ne sais pas”. Maintenant, ça ne me pose plus autant de problème: on peut réfléchir quelques minutes et proposer une solution pour le cours suivant si l’on ne trouve pas de réponse immédiate. Ca fait partie de l’improvisation justement!
Une question plutôt qu’un commentaire, combien de temps attribuez-vous à la préparation d’un cours ? Je suis débutante, et ce n’est carrément plus rentable pour moi, il me faut des heures de préparation pour me sentir prête, j’y pense tout le temps, comment vous organisez-vous !
Bonjour,
c’est comme si j’entendais mes pensées de l’époque où j’étais débutante… Dans ce métier, on arrive à réduire le temps de préparation en gagnant de l’expérience, et oui, on pense à nos cours jour et nuit, c’est vrai et je suis persuadée que c’est inévitable quand on commence. Pensez à réduire le temps de préparation en vous disant: “Ce que j’ai préparé, c’est déjà suffisamment bon, je m’arrête.” Le prof qui prépare trop, risque d’inonder ses élèves d’activités trop nombreuses ou trop élaborées. Choisissez plutôt des exercices/tâches simples à mettre en place et à expliquer. Bon courage !
Bonjour. Je voudrais vous remercier pour toutes vos suggestions. A chaque fois, elles sont plus intéressantes les unes que les autres. J’en utilise dans mon cours de FLE à chaque fois que l’occasion s’y prête. Encore merci.
Grand merci, c’est toujours un énorme plaisir de recevoir de tels retours !
Bonjour Ewa,
merci 1000 fois pour tous ces précieux conseils ! Hier c’était mon dernier cours avec des adultes niveau B1 avancé avec la fermeture de l’école pour cause de coronavirus. J’ai senti mes élèves angoissés mais nous avions un cours sur manuel sur “comprendre un article informatif”, cela à été l’occasion de faire un grand décryptage de la presse française en général, de travailler sur le vocabulaire de la presse et des magazines et de faire de la production orale sur leur manière de s’informer au quotidien. Nous avons ri, échangé et nous nous sommes quittés émus par ce dernier cours qui nous avait bien changé les idées. Je ne peux que constater en tant que jeune prof (1 an d’expérience) que l’émotion, le jeux et le rire sont les meilleurs moyens d’enseignement et d’apprentissage ! Je fais confiance à mon instinct et je prépare super bien mes cours , ça me rassure mais ça me donne aussi beaucoup plus de latitude pour improviser !
Merci de ton témoignage!
Bonjour Ewa, mille mercis pour ces mots… Et merci aussi aux conseils des autres profs ! Je donne mes premiers cours et je suis passé par toutes les émotions possibles je crois : peur, stress, joie… La peur de ne pas être à la hauteur, d’ennuyer ma classe, de ne pas avoir la réponse, de faire un cours nul… Mais une amie prof de FLE m’a conseillée de consulter vos ressources, et depuis ça va beaucoup mieux. Elle m’a aussi donné ce précieux conseil : donne le cours que tu aimerais avoir en tant qu’apprenante. Moi qui apprend une langue étrangère, ça m’a fait un déclic. Franchement, m’abonner aux Zexperts est un des meilleurs investissements de cette année pour moi ! Longue vie à vous !
S’il existait une émoticône exprimant la joie, la reconnaissance, un grand sourire, un petit frisson, le coeur battant, et aussi l’empathie et le regret de ne pas pouvoir s’asseoir ensemble dans une salle de profs pour parler de nos expériences consécutives… je la mettrais sûrement ici en guise de réponse.
Bonne continuation!
Et je transmets votre commentaire à toute l’équipe !
Bonjour,
J’ai découvert les zexpertsfle il y a peu et ce fut un grand soulagement. Moi aussi je m’ennuie vie et en plus avec l’expérience, on se rend compte que bien souvent, peu de notre prépa est réutilisable. Donc il faut beaucoup de choix. Les groupes sont tous différents, la composition, le niveau, les objectifs et il faut toujours s’adapter. Je me suis reconnue dans beaucoup de ces points, et en réponse à l’angoisse de la prépa chronophage ma solution a été de toujours préparer ou trouver des supports qui me rassurent, mais si je sens sur le moment que l’improvisation marchera mieux ce jour là parce que je me laisse aussi beaucoup guider par les demandes du groupe si elles rentrent dans le cadre de la progression, je modifie mon programme sans aucun souci quitte à revenir à la maison avec ma prépa inutile qui sera prête pour une prochaine fois!!
Et à côté de manger je rajouterai boire, et respirer :D
Merci pour votre travail et vos ressources, c’est super!