Quand je discute avec des collègues d’ici ou de là, j’ai souvent l’impression que l’écrit passe un peu à la trappe au sein de nos cours, notamment parce que c’est réputé moins utile, plus difficile, et moins rigolo qu’une activité où tout le monde se balade dans la classe pour discuter avec tout le monde – activités que j’adore par ailleurs. Mais je trouve ça dommage. L’idée est donc de vous proposer, de temps à autre, de petits ateliers d’écriture : des activités simples et ludiques menant à une production écrite, pour aider nos apprenant.e.s à s’approprier la langue autrement !
Vos apprenant.e.s ont accès à une bibliothèque, voire une médiathèque, dans votre école ou pas loin, et n’y vont pas ? Pas évident de franchir le pas et d’aller se perdre dans des tas de ressources dans une langue inconnue. Souvent, les apprenant.e.s nous demandent ce qu’ils.elles pourraient acheter comme grammaire, comme livre (en français facile, ou pas), voir comme film, sauf qu’on ne connaît pas leurs goûts, et si on peut bien sûr les aiguiller, je crois que le mieux est de leur donner une occasion de fouiller par elles.eux-mêmes pour les aider à se faire leur propre avis et à suivre leurs intuitions. Aller avec ses apprenant.e.s à la bibliothèque pour la découvrir ensemble, c’est multiplier les chances pour qu’ils.elles y retournent d’elles.eux-mêmes ensuite !
Voici donc une activité en ce sens, entre découverte du fonds documentaire et poésie !
Après une visite du fonds documentaire (y trouve-t-on des livres dont vous êtes le héros ?), demandez à vos apprenant.e.s de réaliser un « poème de titres » : un poème qui ne sera constitué que de titres de livres, disposés les uns sur les autres. Une excellente raison de jeter un œil à toutes les ressources disponibles, BD, CD (chez vous, est-ce que ça existe encore ?) et DVD compris !
Les apprenant.e.s empilent les ressources qui composent leur poème, qui se lit alors de haut en bas. Le poème n’a pas de contrainte de fond ou de forme, il peut être réaliste… ou farfelu !
Un long dimanche de fiançailles…
En cas de bonheur,
l’amour dure trois ans !
Et après…
La femme coquelicot…
Le petit prince…
Le parfum
dans le café de la jeunesse perdue…
Ce jour-là,
la sieste assassinée :
Gros-Câlin.
Un secret :
le cocu magnifique !
Faux amis.
Un discours pour toutes les circonstances :
la confusion des sentiments, un mot peut en cacher un autre !
Les amours blessées,
bonjour tristesse.
Tout seul.
Attachez vos ceintures !
Il faut sauver Saïd, le crocodile rouillé,
celui qui n’avait jamais vu la mer !
Le combat ordinaire.
Pour le niveau A2, les apprenant.e.s peuvent rajouter quelques mots-outils pour créer du sens !
Vous pouvez ensuite faire réécrire le poème, en faisant ajouter aux apprenant.e.s de la ponctuation, qui peut varier le sens.
Vous connaissez peut-être ça :
(source : https://www.pinterest.com/pin/123567583500463207/)
C’est parfait pour sensibiliser à l’importance de la ponctuation, y compris dans les poèmes de titres ;-)
Voilà, c’est tout ! Avant de défaire les poèmes éphémères, pensez à faire une petite photo, c’est chouette en souvenir, ou à afficher sur la page FB de votre établissement !
Et pour le rangement, chaque apprenant.e peut prendre en charge la remise en rayons d’un poème qui n’est pas le sien : excellent moyen de se familiariser au classement des ressources du lieu, ce qui lui sera fort utile lors de sa prochaine visite !
Plus de ressources :
Je trouve cette idée extrêmement originale et très intéressante, notamment grâce à la facilité de mise en pratique. Cette approche a le mérite d’être active et ludique, ce qui doit plaire à un large public ! Merci pour l’idée !
J’adore!!!:)
Très jolie idée ! Merci !
Très sympa pour dynamiser la traditionnelle visite de la médiathèque! :)
Merci pour l’idée!
Super idée ! Ca peut donner envie d’ouvrir un livre en français Merci pour l’originalité de la proposition.
Merci Amélie !
Les poèmes de titres ont été le clou de notre séance à la bibliothèque communale avec nos A1 (entre 70 et 80 heures de français dans les pattes). Cela nous a servi d’introduction au fonds jeunesse avant de choisir des albums à lire ou se faire lire (tout le monde voulait lire le sien, en fait).
Voici quelques exemples de productions de nos apprenant.e.s, dont certain.e.s n’avaient jamais mis le pied dans une bibliothèque :
“Attention petits cochons
achime le mot mystère
Ça n’existe pas !”
“Coco danse
Dans les bois
un jour parfait”
“je vais à la mer
Regarde dans la mer
365 pingouins
Beurk, j’aime pas !”
(C’est encore plus joli en photo)
c’est génial ! ils ont dû être très fiers de leur création !!!
Très bonne idée !
Cela peut aussi faire l’objet de petits concours qui ne mangent pas de pain. A l’Occasion de la saint-valentin, l’arrivée du printemps, la semaine du goût, et que sais-je encore :-)
http://grignotte-livres.over-blog.com/2018/02/concours-dites-le-avec-des-titres.html
Bien cordialement,
Christelle