Vous vous souvenez du gnou, celui que j’avais adopté ? Et bien les éditions “Le droit de perdre” nous ont renvoyé un autre jeu, tout à fait différent : Taggle. Voici les retours de nos petits tests. Attention, ce jeu est à prendre avec des pincettes. Le niveau intellectuel n’est pas des plus élevés, comme le suggère d’ailleurs le titre.
Le jeu se présente sous la forme d’une petite boite cubique assez sympa à poser au centre de la table. Trois types de cartes : réflexions, répliques et compteurs de Taggle. Ces derniers servent uniquement à compter les points.
Le concept est simple : le joueur principale tire au hasard une carte “réflexion”, les autres joueurs tirent chacun une carte réplique. Le joueur principal choisit l’une des deux réflexions inscrites sur sa carte, et la prononce en s’adressant au joueur à sa gauche. Il dit par exemple (je tire une carte au hasard) : “Je ne supporte pas les mecs qui pissent à côté”. Je vous avais prévenu, c’est fin.
Du tac-au-tac, le joueur à qui cette réflexion était adressée doit répondre en choisissant une réplique de sa carte “réplique”. Il répond par exemple (je tire encore au hasard) : “Si j’étais toi, je porterais des Moon-Boots”. (Excusez-moi, ça me fait marrer).
Puis, le joueur principal tire une autre carte “réflexion”, et s’adresse au joueur suivant, qui à son tour répondra en utilisant sa carte “réplique”. Quand on a fait le tour de tous les joueurs, le joueur principal choisit (sans justification nécessaire, mais parfois quand même un peu) le joueur dont la réplique était la plus mauvaise, et il lui adresse un “Taggle”. Le premier joueur qui cumule six “Taggles” a perdu.
Et on peut l’utiliser en FLE ?
Soyons clairs, vous n’êtes pas obligé ;). Pour ma part, je l’ai utilisé avec un binôme que je connais depuis longtemps, de niveau C1-C2. Les deux filles s’entendent très bien, ce qui me parait indispensable pour l’utilisation de ce jeu.
Reste la question du “pour quoi faire” ?
Pour apporter du vocabulaire familier à vos apprenants, c’est évidemment la première réponse. Il est en effet difficile d’apporter autant de vocabulaire familier d’un coup et en contexte. Le jeu est très riche à ce niveau là.
Le deuxième élément, c’est l’intonation. Il est recommandé dans la règle d’essayer de prononcer réflexions et répliques avec l’intonation qui va bien. C’est un vrai défi, et un excellent exercice en soi.
Le dernier élément, c’est le côté “du tac-au-tac”. Et oui, à des niveaux très avancés comme C1-C2, il est nécessaire de pratiquer une certaine forme de “réponse automatique”. Vous savez, genre “il vanne, je vanne, il re-vanne, je re-vanne, le premier qui s’arrête a perdu”. Cela fait partie du quotidien français, ou c’est seulement chez moi ?
Côté règles :
Le jeu s’utilise tel-quel, ça fonctionne. Les règles sont extrêmement simples à expliquer. Prenez le temps de vérifier le vocabulaire en fonction des demandes des apprenants.
Une option intéressante peut être de demander à tous les joueurs de réagir à la même réflexion, plutôt que de changer de réflexion à chaque fois. Ainsi, il est plus facile de comparer la qualité de la réplique de chacun.
Une autre option très intéressante est de jouer un peu (compter 15 minutes environ), puis de laisser simplement la boite de cartes “répliques” au milieu de la table, en indiquant aux apprenants qu’ils peuvent piocher une carte à tout moment et adresser la réplique à la personne qui vient de parler. Je l’ai fait, ça a très bien marché (“on s’en fout de ta vie” est tombé juste au bon moment), mais je ne le ferais pas avec n’importe quel groupe.
Bref, je vous encourage à tenter l’aventure, surtout si vous travaillez avec des apprenants de niveaux avancés qui désirent approfondir leur connaissance du vocabulaire familier. Si vous tentez le coup, faîtes attention nous un petit retour en commentaires !
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