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Suivi d’un cours A0 (cours 7 à 9)
Benoit Villette
28 avril 2016
A0

Suivi d’un cours A0 (cours 7 à 9)

Les cours présentés dans cette série datent de 2016. Vous pouvez retrouver l’intégralité de ces cours ici.

En 2021, je présente à nouveau mes 60 premiers cours de FLE pour débutants, menés cette fois uniquement avec des ressources des Zexperts.

Bon, ben, voilà, je me suis condamné à aller au bout de ce truc. Notez que j’ai pris un peu de retard dans ma prise de notes, et que je dois retrouver ce que j’ai fait, en partie de mémoire. Donc ne vous étonnez pas si certaines parties sont abrégées ;)

Cours 7

Cette fois, je fais un petit saut en avant.
Dans Rond Point 1, à cet endroit, il y a principalement une activité d’interaction pour constituer un „fichier de classe” en s’échangeant nos coordonnées respectives. Dans ce groupe, je trouve que ça sonnerait un peu „faux” puisque tous les apprenants se connaissent et travaillent ensemble au quotidien. Je passe donc là dessus, et j’y reviendrai plus tard, histoire de réviser tout ça (questions basiques, réponses, chiffres pour le numéro de téléphone) plus tard.

Du coup, ça nous amène à l’unité 2. Un détail amusant, je me rends compte que plus j’avance dans ma pratique, et moins j’ajoute d’éléments au livre. Je me contente vraiment de suivre l’unité, car ça marche bien.

C’est aussi lié au fait que ces cours durent 60 minutes. Du coup, de fait, l’apprentissage est plus étalé. Quand je faisais le même programme via des cours de 90 minutes, je rajoutais beaucoup plus de choses annexes de manière à faire et refaire toujours les mêmes choses, mais d’une manière différente et sans que ça se voit. Globalement, on passait plus de temps à faire autant de choses, mais du coup, c’était (peut-être) mieux acquis.

L’unité s’ouvre sur une activité simple : 6 photos de personnes, 6 nationalités, 6 âges et 6 professions. Il faut associer le tout. L’une des photos sert de modèle, avec un petit texte : Dorothea. Elle est allemande, elle a 26 ans…”

Pourquoi je trouve que cette activité est bien conçue :
1. Elle est faite pour amener les apprenants à parler. Encore une fois (voir le cours 6) les apprenants font les associations en paires et en échangeant en français. Ça peut paraître trop simple, mais il est évident à l’usage que ça ne l’est pas pour les apprenants. Du coup, ça a vraiment du sens  : on utilise la langue pour construire ensemble la réponse.
2. Elle fait réviser tout ce qui a été vu avant (je crois que, lui, elle, quelques chiffres, je suis d’accord, peut-être…). Les activités “simplistes” de l’unité 1 ont préparé à cette activité, qui prépare elle-même à la suivante (voir le cours 9).
3. Il n’y a pas fondamentalement de bonne réponse, ce qui amène des solutions différentes, et donc des interactions, sans amener à „zut, je me suis trompé”.
4. Elle introduit de nouveaux éléments : les nationalités et la troisième personne de être et avoir, en les mettant directement en contexte et en demandant aux apprenants de les utiliser. Pas sûr que ça marche pour des apprenants chinois, mais pour des polonais (langue slave, donc déjà assez éloignée du français), ça marche très bien.

Les apprenants ont donc fait ça en paires. Il a fallu leur rappeler plusieurs fois de rester en français. Parfois, en écoutant leurs échanges en polonais, je les arrête, et je leur dis : „tu peux dire ça en français”. (Par exemple “ce n’est pas lui, c’est lui” ou “je crois qu’il n’est pas allemand. Je crois qu’il est français”.)

Il faut parfois leur redonner un ou deux éléments, mais toujours en essayant de se baser sur des structures très simples, transparentes ou qu’ils connaissent déjà.

Et en gros, c’est tout ce qu’on a fait.

Devoirs : découverte de l’activité 2 unité 3

Une remarque importante : nous sommes déjà au 7e cours, et pour l’instant, rien n’a été “formalisé”. Je n’ai donné aucune conjugaison, aucune liste de vocabulaire, aucune explication grammaticale (à part l’utilisation de “ne… pas”, “le, la, les après j’aime” et l’organisation des mots dans les questions). Il n’y a donc aucun élément qui n’ait pas été utile tout de suite, et tout a été revu sur plusieurs cours. C’est un choix : je me concentre sur l’utile, sur la manipulation de la langue, plutôt que sur la connaissance théorique. Mais ça va venir peu à peu.

Cours 8

Là, c’est le cours fatal. En effet, l’activité suivante de Rond-Point est une version ultra développée de ce qu’on vient de faire au cours 7, dans laquelle il faut associer des personnages à des descriptions („il est blond, il adore le sport et c’est un excellent élève”). Il y a une masse colossale de vocabulaire en contexte, l’activité nécessite beaucoup d’interactions. Je l’adore, mais… il n’y a que deux apprenants aujourd’hui.

Tout simplement impossible de faire cette activité (et j’ai bien fait, car j’ai eu 4 apprenants sur 5 au cours suivant, donc retarder d’un cours a été un bon choix. Si j’avais eu peu d’apprenants au cours 9, je n’aurais pas pu différer indéfiniment.)

Du coup, grosse improvisation. Heureusement, j’avais une idée en tête que je ne savais pas trop comment mettre en place. Je me suis donc lancé sans aucune prépa. L’idée : comme les apprenants côtoient quelques français quotidiennement au bureau, je vais essayer de les faire interagir un minimum. C’est quelque chose que je n’ai jamais fait, c’est donc un essai. La proposition que je leur fais : “réfléchissez individuellement à 10 phrases simples que vous pourriez utiliser au quotidien au bureau. Vous pouvez me faire des propositions en français ou en polonais.”

Je vous mets ci dessous les propositions qui sont sorties. Vous pourrez du coup admirer ma superbe écriture au tableau. Je me suis beaucoup amélioré, c’est dire ce que c’était au début ;)

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Ce qui est intéressant dans cet exercice, pour l’instant, c’est de leur montrer qu’ils savent déjà dire un certain nombre de choses (et qu’ils le savent puisqu’ils me font eux-mêmes quelques propositions en français), et aussi qu’ils peuvent dire plus qu’ils ne le pensent : en effet, quand ils font une proposition en polonais, il arrive souvent qu’ils soient capables de le dire en français, même si cela nécessite parfois de leur donner un élément ou deux. D’ailleurs, souvent, ces éléments sont plus des rappels que des nouveautés, puisque ce sont de faux débutants.

Bref, ça nous a occupé tout le cours. LA question, maintenant, c’est de savoir s’ils vont utiliser ces structures de manière spontanée hors des cours. J’ai des doutes.

Cours 9

Bon, et j’ai eu raison de douter, bien sûr que personne n’a utilisé ces phrases… Peu importe, show must go on, et on y va.

J’ai aujourd’hui 4 apprenants sur 5, ce qui me permet de me lancer dans l’activité “Rue du Moulin Neuf” (qui s’appelait dans l’ancienne version “rue fontaine d’amour”, je trouvais ça mieux, encore plus ridicule ;) ).

Difficile d’expliquer cette activité si vous ne l’avez pas sous les yeux. Disons qu’il y a une liste de 16 personnes, avec des descriptions. Par exemple “Marc Wijnsberg. Il est sculpteur. Il est divorcé. Il est sociable et très bavard. Il aime rire.” Comme vous le voyez, au niveau du vocabulaire, c’est très riche, par rapport à ce qu’on a fait avant. Mais ça passe comme une lettre à la poste. L’activité consiste à associer des dessins de ces personnes à leur description. Bien sûr, ça se fait par deux, et en discutant en français. On clarifie le vocabulaire au fil des demandes des apprenants.

Je précise que ça passe toujours comme une lettre à la poste, même avec des personnes qui ne sont pas faux débutants. Les seuls qui ont du mal avec cette activité sont ceux qui ont du mal à gérer l’insécurité linguistique, et qui bloquent sur chaque mot qu’ils ne comprennent pas. ceux là peuvent parfois se bloquer complètement, et peuvent avoir besoin de revenir sur, ou même d’anticiper, cette activité. Si vous avez repéré ces personnes, vous pouvez éventuellement leur proposer de préparer l’activité avant de venir en cours.

C’est une activité longue et qui nous a occupé grosso modo pour tout le cours. Je vous passe les micro passages par un peu de math, l’attention perpétuelle pour les faire parler français, et un petit Dobble pour finir sur un air de détente.

En devoirs, je donne les exercices 3 et 4 p9 dans le cahier d’exercices. J’y reviendrai dans le prochain article.

Comme toujours, questions et commentaires sont les bienvenus :)

Benoit Villette

Benoit Villette

Je suis formateur FLE (Master FLE et PGCE) depuis plus de 10 ans. J’aime l’approche actionelle, l’humour en cours et la nouveauté.

3 Commentaires

  1. ClaireS

    Salut Benoit!
    Merci pour tes articles, c’est vraiment intéressant!
    D’après vos bonnes critiques du Rond-Point j’ai commencé à l’utiliser mais de facon pontuelle car dans mon établissement on utilise Latitudes… L’activité du Moulin Neuf tombe à pic pour un premier cours de niveau 2, pour justement faire des révisions après les vacances et pour apprendre aussi du vocabulaire nouveau car effectivement c’est très riche.

  2. Jeanne

    Une activité assez simple et sympa pour travailler l’oral en révisant les questions et les réponses avec des infos personnelles:
    Je donne un tout petit bout de papier à chaque apprenant avec une nouvelle identité (différente pour chaque étudiants):
    Charlotte Martin, 32 ans, célibataire/divorcée/veuve/…, 2 enfants, parle anglais français et un peu allemand, tel: 06 71 25 38 09, … On peut ajouter les loisirs, ce qu’on veut en fonction du niveau des étudiants.

    Ensuite, je leur dis qu’ils sont en boite de nuit, qu’ils doivent faire connaissance avec de nouvelles personnes et avoir le plus d’informations possible, y compris le numéro de téléphone (bah ouais^^). Ils doivent se mettre debout, parler avec les autres étudiants de leur choix. Ils ont 10 minutes et ils sont autorisés à aller sur le balcon ou dans le jardin.

    Cette a activité à plusieurs avantages:
    – révisions des questions/réponses/numéros de tel
    – ludique, et leur permet de prendre l’air au beau milieu d’un cours de 90 minutes
    – prendre l’identité de quelqu’un d’autre (souvent demandé au DELF) et varier les informations (parce qu’ils ont tous la même nationalité, ils parlent tous les mêmes langues, ils sont tous célibataires et étudiants^^ boring…)
    – culturellement, notre public asiatique n’intègre pas qu’on puisse être “célibataire avec enfants”, ça ne fonctionne pas dans leur cerveau, ils sont perdus =D Alors d’un point de vu culturel, je m’amuse beaucoup à mettre des “situations improbables”.

    • Benoit Villette

      Merci de cette proposition d’activité :
      J’aime bien l’idée de la boite de nuit. Je me demande ce que ça donnerait de faire cette activité en mettant la musique à fond (obliger à parler fort…)

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