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Suivi d’un cours A0 : Cours 18 à 19
Benoit Villette
29 juin 2016
A0, A1

Suivi d’un cours A0 : Cours 18 à 19

Les cours présentés dans cette série datent de 2016. Vous pouvez retrouver l’intégralité de ces cours ici.

En 2021, je présente à nouveau mes 60 premiers cours de FLE pour débutants, menés cette fois uniquement avec des ressources des Zexperts.

Bon, on continue, c’est déjà le huitième épisode :). Pour ceux d’entre vous qui se poseraient la question, le rythme des cours est plus élevé que mon rythme de publications ici. Ca signifie tout simplement que les cours décrits ont eu lieu il y a déjà un certain temps. En fait, ça fait déjà plus d’un mois, et je rédige mon article à partir de notes. Cela peut avoir pour conséquences que je détaille moins, car je ne note pas tout ce que je fais. Une grande partie de mes cours sont en effet improvisés, je rebondis sur les phrases des apprenants, sur le contexte de la classe pour que le français ait du sens. Mais ça, je ne le note pas, et c’est donc difficile de vous le faire partager.

Pour ceux qui découvrent cette série d’articles, vous pouvez lire tout le suivi de ce cours adulte A0, depuis le premier cours, et probablement jusqu’au 30e.

Cours 18

On commence l’unité 4 du nouveau Rond Point 1. C’est l’une des unités que j’aime le moins. Je trouve qu’elle part un peu dans tous les sens. En plus, le cœur du “contenu” de cette unité, ce sont les questions, les formes interrogatives. Or, j’ai pas mal anticipé lors des cours précédents (voir les cours 4 à 12). Pas grave, ça va permettre d’y revenir. C’est d’ailleurs pour ça qu’on a retravaillé les questions au cours précédent.

N’oubliez jamais qu’il faut toujours étaler, étaler, faire et refaire. Et revenir encore. Quand je prépare un cours, j’essaie de me demander ce que je dois réviser par rapport à ce qui a été vu au cours précédent, au cours d’avant, et depuis le début du semestre/trimestre/…

On commence donc par une classique activité du “maximum de mots en i”. Facile, rapide, mais ça permet de bien démarrer.

Par contre, sur la suite du cours, je me suis bien planté. Classiquement, je n’étais pas assez préparé, et dans ces cas là, ma stratégie est d’adopter un rythme lent, de ne pas avancer trop vite pour éviter de me retrouver dans une situation où je ne sais pas quoi proposer à mes apprenants. La double page 40-41, avec ses textes longs pour ce niveau est parfaite pour ça (et pour faire un mauvais cours si on n’est pas bien préparés). Du coup, on traîne sur le vocabulaire, je réponds à toutes les questions des apprenants, ça remplit plus ou moins mon heure de cours.

Bilan : ils ont noté plein de vocabulaire qu’ils ne réutiliseront pas dans les cours à venir (donc ils vont l’oublier complètement, donc c’est principalement du temps perdu), et pareil pour les structures. Si je m’étais mieux préparé, je serais passé beaucoup plus vite sur tout ça, dans l’esprit de l’approche actionelle. L’objectif n’est pas que tout soit compris, mais de comprendre suffisamment pour accomplir la tâche. Pour choisir le concert auquel on veut aller, il n’est pas nécessaire de comprendre beaucoup de choses dans ces textes. On aurait pu faire autre chose et mieux utiliser ce temps.

Bref, en devoirs, je leur demande de préparer l’activité 3 p 43 : c’est un formulaire à remplir, ce qui leur permet de découvrir quelques nouvelles formes de questions. C’est assez simple à faire, relativement transparent à ce niveau, donc j’évacue ça en devoirs.

Ils doivent aussi préparer le document audio B p 41, associé au document sur les concerts. Je fais d’habitude les audios en classe, mais c’est bien aussi de les donner à faire à la maison. C‘est en fait un bon exo à faire en autonomie, car chacun peut du coup écouter autant de fois qu’il le souhaite.

Je précise que je saute complètement l’activité 2 p 40, qui se base sur un roman photo pour présenter les phrases de prise de contact et le tutoiement/vouvoiement. C’est une activité purement “communicationelle” qui est à mon avis une perte de temps, puisque ce sont des choses vues en cours au fur et à mesure de situations réelles (on se dit bonjour et au revoir à chaque cours, pas besoin d’y consacrer une activité, à mon avis.)

Cours 19

On commence aujourd’hui par quelque chose d’intéressant. En travaillant un peu sur les questions au cours 17, en passant, un des apprenants avait sorti la question “pourquoi la souffrance ?” (merci le smartphone avec google translate qui lui a donné le mot “souffrance”.) On a rigolé un peu avec ça, et le jour suivant j’ai reçu ceci dans ma boite mail :

DOC565

Disons le simplement, ça, c’est une occasion en or. Les phrases ne sont pas nécessairement très intéressantes, mais c’est une très bonne manière de féliciter un apprenant pour son autonomie dans le travail, de dire à tous que si on passe un peu de temps en plus, l’impact sur l’apprentissage est important. Et bien sûr, c’est la possibilité de montrer aux apprenants que faire des phrases, c’est simple, et qu’ils ont déjà les outils pour le faire. (Au moment où j’écris cet article, je viens de recevoir un commentaire sous le poster-jeu se présenter : “parole d’apprenant : faire des phrases c’est simple en fait”. Voilà quelque chose qu’il faut sans cesse montrer aux apprenants : oui, tu as déjà les outils pour dire et faire ça et ça.”

Du coup, j’ai fait de petites corrections, et j’ai distribué à tout le monde le document suivant. Nous avons pris le temps de corriger les erreurs (soulignées), de rire un peu… et on continue.

Pourquoi-la-souffrance

Après ça, on fait une toute petite activité d’interaction orale, qui nous permet de réviser un peu “les questions” et “la famille”. L’idée est simplement de réchauffer certains éléments connus, et de donner aux apprenants le temps pour s’exprimer en français. J’utilise pour cela le document suivant. Chacun doit obtenir de son voisin certaines informations. Il faut pour cela formuler les questions, noter les réponses, puis présenter la famille du voisin en forum. Simple et efficace, mais ça oblige à reprendre des choses auxquelles on n’avait pas touché depuis déjà quelques cours.

dialogue-famille

Après ça, on corrige rapidement les devoirs (juste une minute pour le formulaire, et un peu plus pour l’audio qu’on réécoute ensemble, avant de corriger, puis encore une fois après avoir noté les corrections, pour prendre le temps d’entendre que les éléments étaient effectivement là).

Pour finir, je sors de mon chapeau un concept que j’aime beaucoup et que vous avez certainement déjà aperçu ici : les dialogues multiples. Le concept est à mon avis très intéressant, mais pas toujours évident pour les apprenants et les profs ;) Regardez le document distribué :

dialogue-invitation-vacances

L’apprenant commence par la phrase au coin en haut à gauche. C’est le premier élément d’un dialogue. Il essaie alors de trouver la phrase qui pourrait correspondre à la continuation du dialogue, puis la phrase suivante… Il n’utilise pas nécessairement tous les éléments. Quand il a terminé un dialogue, il recommence au début et regarde si on peut créer des dialogues différents.

Par exemple, la seconde phrase peut être “je suis libre” ou “malheureusement je ne suis pas libre”. Selon la seconde phrase choisie, la troisième phrase devra être différente, et ainsi de suite.

Pour moi, ce système est plus intéressant qu’un dialogue unique à reconstituer, qui est un exercice souvent effectué en langues. Grâce à ce système, on peut facilement montrer aux apprenants que chaque élément du dialogue peut être utile, que tout cela fonctionne comme un puzzle et que les éléments peuvent s’assembler différemment pour former un sens différent. Par la suite, cela donne également plus de flexibilité aux apprenants si on propose des tâches interactives mettant en œuvre les structures du dialogue (des jeux de rôles un peu développés). Si les apprenants ont appris les structures à travers un dialogue unique, ils ont tendance à reproduire exactement ce dialogue. Avec le système des dialogues multiples, ils auront au contraire la liberté de partir dans différentes directions.

On fait une correction. Pour cela, je recopie le dialogue au tableau, et on trace des flèches d’une phrase à l’autre en fonction des propositions des apprenants. Et on s’arrête là. Je ne fais pas d’activité interactive cette fois. Mon objectif était avant tout de familiariser les apprenants à ce type d’exercice, pour qu’ils ne soient pas déstabilisés quand arriveront des dialogues plus complexes.

En devoirs, je donne trois exercices du cahier d’activité (vive le week-end!) : 3 p25, 6 p26 et 9 p27

Et voilà, à bientôt pour les cours suivants, et merci d’avance pour vos commentaires :)

Benoit Villette

Benoit Villette

Je suis formateur FLE (Master FLE et PGCE) depuis plus de 10 ans. J’aime l’approche actionelle, l’humour en cours et la nouveauté.

1 Commentaire

  1. maenri963

    bonjour, merci pour les dialogues multiples. Ces exercices les ont aidés énormément!!!

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