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Claire Schepers
3 février 2016
A2, B1, B2

Et les productions écrites, on fait quoi avec ? (auteur invité)

par | 3 Fév 16

Merci à Claire qui partage ses reflexions sur le Zexpertistan.  Sur le même thème, vous pouvez lire l’article d’Ewa “Comment corriger un test – les activités de classe“. Enfin, sous le mot clé petits tutos, vous trouverez différents articles de réflexions sur les pratiques de classe en FLE.

Comme vous, sans doute, j’ai à cœur de faire travailler à mes apprenants toutes les compétences (s’ils le souhaitent).

C’est pourquoi en devoirs, je leur propose systématiquement de faire une production écrite. Ils le font, ils ne le font pas, suivant l’envie, la motivation, le temps mais ils savent qu’il y a cette possibilité. Après, moi, je corrige individuellement et je leur rends. Simple ?

Ben, pas vraiment. Parce que je ne sais pas vous mais moi, ça me pose plein de questions ces productions écrites :
Qu’est-ce que je corrige ? Comment ? Est-ce que je reviens dessus ? Comment ? Quand ? Comment faire pour que les élèves ne reproduisent pas leurs fautes d’une production à l’autre ? Comment faire pour qu’ils sortent de leur zone de confort pour pouvoir utiliser du vocabulaire et des structures plus compliquées ?

Toutes ces questions, je me les suis posées et je me les pose encore.
La réflexion prenant aussi en compte le fait que je ne peux pas passer trop de temps par copie si je veux continuer de proposer à tous mes apprenants de produire chaque semaine (tout en continuant à leur préparer des cours de qualité).
Je ne peux pas me permettre par exemple de leur remplir une grille de type de celles du DELF toutes les semaines.

Donc voici comment je procède :

Chez moi,

  • avec mon stylo rouge (je sais que c’est réac’ le rouge mais c’est quand même bien plus visible au milieu du bleu et du noir), je corrige les choses difficiles, j’entoure les erreurs que les élèves peuvent normalement corriger seuls, ce sera à eux de passer en mode détective pour trouver ce qui ne va pas.
  • avec mon stabilo jaune, je surligne les mots, formulations ou structures qui sont tip-top. Le stabilo ça se voit encore mieux que le rouge et je me dis que c’est vraiment pas mal si ce qu’ils font bien peuvent leur sauter aux yeux !
  • avec mon crayon à papier, je mets des petites barres à côté des erreurs ou des supers trucs sur lesquels j’ai envie de revenir en classe.
  • En fin de production ou dans la marge, je peux mettre des remarques, sur la totalité de la production, sur la structure ou sur le fond.

En cours,

  • Je ne rends pas les productions directement, je commence par faire un retour sur les éléments que j’ai notés. Si j’ai remarqué des difficultés avec le passif, on reparle tous du passif et on fait quelques phrases à l’oral pour le travailler… Si j’ai trouvé une formulation ou un mot super, je le partage avec l’ensemble de la classe en demandant s’ils connaissent des synonymes et/ou la définition.
  • Je leur rends leur copie et leur laisse du temps pour regarder mes corrections, corriger leurs erreurs et poser toutes les questions qu’ils veulent. Je circule dans la classe et n’hésite pas à leur demander s’ils ont des questions, s’ils ont compris telle ou telle remarque. Et pas de problème s’ils veulent s’échanger leurs productions pour voir ce que l’autre a fait. Pour cet étape, je prends mon temps…

Enfin, je leur propose de faire chez eux, pour eux-mêmes deux listes : celle de leurs erreurs qui reviennent souvent et celles des structures et formulations sympa. Le but c’est que pour les prochaines productions, ils vérifient qu’ils n’ont pas refait les mêmes erreurs et qu’ils voient s’ils peuvent recaser de bonnes choses.

Est-ce que c’est une méthode miracle ? Non mais ça marche plutôt bien par chez moi.

Est-ce qu’on peut faire mieux ? Sans doute… C’est bien pour ça que je partage par ici, je serais heureuse d’avoir ton retour, tes remarques, tes idées.

Alors, tu corriges comment les productions écrites, toi ?

Claire Schepers

Claire Schepers

Prof de FLE depuis 8 ans déjà, j'ai posé mes valises aux Pays-Bas où après avoir travaillé dans différentes structures, être devenue free-lance, j'ai co-créé et je co-dirige L'école de français, petite structure au cœur d'Amsterdam pour apprendre et pratiquer le français, quels que soient votre âge, votre niveau et vos motivations. En tant qu'enseignante, je m'intéresse notamment à l'approche ludique, aux intelligences multiples, aux TICE, au français précoce, à la classe inversée, à la formation de formateurs... à la vie ! (Et je regrette souvent que les journées ne fassent pas 48h...)

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8 Commentaires

  1. Aude

    J’aime beaucoup l’idée de leur faire tenir “un log” personnalisé de leurs erreurs/formulations sympas.
    Merci.

  2. Arnaud

    J’aime beaucoup l’idée du Stabilo pour mettre en relief les bonnes choses. C’est vrai qu’en général, les étudiants, tout Calimero qu’ils sont, ont tendance à ne voir que les défauts. Je vais donc essayer ça.

    Et pour continuer dans cette idée, il m’arrive de photocopier des rendus de texte pour m’en faire des archives que je leur redonne plus tard afin qu’ils conscientisent leur progression. A partir de ces photocopies ( peut-être donc aussi des passages surlignés) il est possible de faire des collages. Sortir les phrases du contexte.
    Les placer à côté d’autres phrases.
    En faire un tableau.
    En visualisant leurs belles phrases collées dans tous les sens, même hors contexte, et en lisant celles des autres, ils peuvent alors se motiver à prendre des risques.

    Et ça peut faire un élément de déco évolutif dans la salle de classe et ça désacralise un peu la production écrite et l’effrayante évaluation !

    • Benoit Villette

      Salut Arnaud,
      j’adore l’idée du tableau évolutif avec les meilleures phrases des apprenants. Ca c’est cool.

  3. Marie

    Il m’arrive de les laisser faire une pré-correction entre eux. En groupes de 2 ou 3 ils lisent les textes les uns des autres et discutent, rajoutent parfois des erreurs. Je passe dans les rangs et les aide dans leurs commentaires.
    Enfin je relève les erreurs les plus fréquentes et fait un correctif au tableau.

  4. Elisabeth

    En cours individuel, je souligne / corrige par code couleur les types d’erreurs : conjugaison et accords (grammaire de mot), “phonétique” (code grapho-phono non respecté = c’est souvent le signe qu’à l’oral il y a le même problème), orthographe lexical, vocabulaire (mot mal choisi), et syntaxe (formulation).
    Puis je fais une synthèse par thème, que je garde et complète d’une production sur l’autre. Sauf pour vocabulaire et syntaxe, on voit que c’est souvent les mêmes erreurs, en particulier pour les B1/B2. C’est très consommateur de temps. Mais cela permet de suivre et d’essayer de traquer les erreurs qui se “fossilisent”…
    Je retiens l’idée de noter les super formules !

  5. Sophie L

    Merci pour ce partage. Moi, je donne en début d’année une feuille de couleur (ça permet de la retrouver plus vite) sur laquelle ils vont écrire les erreurs qu’ils ne devraient plus faire en fonction de leur niveau. Je leur demande de s’y référer après et pendant leur production. Je fais aussi un débriefing avec toute la classe avant de rendre les copies. J’aime le côté stabilo avec les points positifs… je vais essayer ça très vite…
    Google traduction vient régulièrement mettre la pagaille dans ces productions, mais je suis à même de savoir ce qui vient d’eux ou pas…

  6. Nathalie

    Merci pour toutes ces bonnes idées ! A mon tour d’en partager avec vous.

    – Il est intéressant d’utiliser des codes qui reviennent systématiquement :
    A : accord – V : vocabulaire – C : conjugaison … Les apprenants reçoivent donc leur texte à corriger avec tous ces codes sous les différentes erreurs qui leur indiquent le type de fautes à corriger. Cela demande un certain temps à mettre en place (il faut leur donner une grille avec les codes et il faut corriger la correction), mais c’est plus efficace qu’un texte entièrement corrigé par le professeur.

    – Pour les adeptes de l’écran et du numérique, il y a également une application très pratique https://kaizena.com.

    – Et pour valoriser leur production finale, on peut effectivement distribuer les jolis textes corrigés à toute la classe, les faire lire et deviner qui a écrit quoi… Dans une classe de C1, en fin de formation, il m’est même arrivé de publier les textes de toute l’année dans un petit livre souvenir qu’ils ont gardé bien précieusement (pas très cher avec les sites qui permettent d’imprimer https://www.imprimermonlivre.com/site/)

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