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Dorota Padzik
29 mars 2019
A1, A2, B1, B2

Comment utiliser des documents vidéos authentiques ?

par | 29 Mar 19

Cet article accompagne une vidéo d’Espace Formations FLE, un espace de formation continue pour profs de FLE animé par Les Zexperts FLE et l’Institut Français de Pologne.

Comment utiliser des documents vidéos authentiques ?

Les documents vidéos authentiques

Internet, l’espace où on passe énormément de temps. On y travaille, apprend, on s’y relaxe et « s’y rencontrent » avec des amis. Internet a remplacé des sources d’informations variées en les toutes unifiant. Et la forme d’information qui y dominent, c’est une forme visuelle. Les gens ne lisent plus de longs textes, ils préfèrent liker une photo ou regarder une vidéo. Et voilà, les vidéos. A l’ère des youtubeurs, flash infos, stories, etc., nous, en tant que profs, devons répondre à cette tendance en proposant des vidéos pendant nos leçons. Heureusement, elles nous ouvrent tant de possibilités que les leçons peuvent se créer elles-mêmes 😊 Dans cet article vous allez trouver quelques idées d’exploitation des vidéos et des conseils qui peuvent vous aider à les utiliser en classe.

Comment choisir une vidéo ?

D’abord, je dois souligner qu’en parlant d’une vidéo, je parle d’une vidéo authentique et non didactisée, alors celle qui n’est pas préparée pour les besoins d’un cours de FLE. C’est important parce qu’une vidéo authentique garantit un contact avec le français parlé réel et une dimension culturelle importante. De plus, ces documents suscitent très souvent plus d’intérêt de la part des apprenants parce qu’elles peuvent par exemple aborder des sujets actuels.

Pour choisir une bonne vidéo, il faut prendre en considération quelques aspects :
– des aspects techniques (la qualité du son et de l’image);
– la longueur (les meilleurs sont des courts métrages, des publicités, des bandes annonces ou des petits reportages);
– l’âge des apprenants, le contexte culturel et social dans lequel on travaille;
– le niveau des apprenants (la vitesse des dialogues, leur registre, l’accent, etc.);
– l’objectif qu’on veut atteindre (introduire une thématique pour débattre, comprendre un sujet d’actualité, s’entraîner à la compréhension orale, etc.).

La vidéo choisie, on peut passer aux activités.

J’attendrai le suivant

Grâce à la vidéo « J’attendrai le suivant », on peut proposer deux activités complètement différentes :
1) pour un groupe A1/A2, une compréhension orale centrée sur la présentation de soi, suivie d’une petite activité de découverte sur l’expression de l’opinion.
• Téléchargez la fiche ci-dessous et donnez à chaque apprenant un tableau vrai/faux.
jattendrai1

• Faites visionner la vidéo et demander aux apprenants de décider si les phrases sont vraies ou fausses.
• Après, vous pouvez discuter sur vidéo en utilisant différents adjectifs qui la qualifient.

2) pour un groupe B1, on propose une activité de débat autour de la rencontre amoureuse. La vidéo sert ici surtout à amener la thématique, tout en partageant avec les apprenants une œuvre cinématographique française.
• Découpez les phrases ci-dessous et mettez-les sur la table.
amour

• Demandez aux apprenants de choisir et commenter les phrases qui les inspirent (bouleversent, touchent, font rire, avec lesquelles ils sont d’accord ou juste au contraire)
• Encouragez-les à exprimer leur opinion et rebondir sur les opinions des autres.
• Les apprenants peuvent faire cette activité par deux.

Kidzania

Un autre exemple, cette fois, pour les apprenants plus avancés. Ils vont plutôt coconstruire la compréhension. Pour cela, montrez la vidéo avec un questionnaire très ouvert (ou même sans questionnaire), en demandant aux apprenants de prendre individuellement des notes puis de les comparer par deux ou en groupe. Ensuite, vous pouvez passer au débat grâce aux phrases contentant différentes opinions.

comp-compkids (1)
kidz (1)

Choisir un logement

On peut aussi concevoir une séquence plus orientée sur l’approche actionnelle. La vidéo sera un document déclencheur pour faire quelque chose d’autre : on est alors dans l’optique de comprendre pour agir. Par exemple, voici une séquence simple où les apprenants doivent choisir un logement pour des vacances en France.
• Vous cherchez des publicités de 3 hôtels, campings, ou autres de la région ou ville choisie.
• Pendant le visionnage (et aussi quelques minutes après), les apprenants complètent le tableau ci-dessous.
logement2

• Ensuite, les apprenants choisissent le logement qui leur plaît le plus en analysant, par deux, les avantages et les inconvénients de chaque logement. Ils choisissent donc le logement idéal.

La classé inversée

Les vidéos peuvent être aussi utilisées en tant que supports pour la classe inversée. Les apprenants travaillent individuellement, à la maison sur un document vidéo authentique, ils le regardent tant de fois que c’est nécessaire, ils répondent aux questions de compréhension globale et puis en classe on passe à la tâche ou à une autre forme du travail qui permet d’exploiter la vidéo. Grâce à cette méthode, les apprenants peuvent réécouter la vidéo s’ils ont besoin de plus de temps pour la comprendre ce qui n’est pas toujours possible en classe. Ainsi, on responsabilise les apprenants de la construction de leur savoir et ils développent leur savoir-apprendre.

Quelques conseils

1) Les activités qui accompagnent la vidéo ont autant d’importance que la vidéo en elle-même. C’est pourquoi il faut y bien réfléchir en prenant en compte l’objectif qu’on veut atteindre.
2) Déterminez ce qui est important, ce que l’apprenant doit comprendre en priorité, et pourquoi il doit le comprendre. Si nécessaire, orientez son attention à l’aide d’un questionnaire.
3) La même vidéo peut être utilisée pour différents niveaux, si l’on adapte les objectifs aux besoins/possibilités des apprenants.
4) Pensez à une progression : compréhension orale de plus en plus fine (de la compréhension globale à la compréhension détaillée) et n’hésitez pas à faire regarder la vidéo plusieurs fois.
5) Faites attention à la qualité de la vidéo, en particulier à la qualité du son. Soyez également attentifs à la durée de la vidéo, ainsi qu’aux éléments qui peuvent provoquer des chocs culturels.
6) Il faut habituer les apprenants aux documents authentiques. Le premier contact peut être difficile voire frustrant parce que les documents didactisés, auxquels les apprenants sont habitués, sont beaucoup moins rapides. Mais ça vaut la peine, ce qui est authentique a toujours une plus grande valeur ajoutée.
7) Expliquez aux apprenants que ce n’est pas nécessaire de comprendre tout, il faut répondre aux questions (c’est important surtout pour les niveaux moins avancés quand les apprenants sont stressés qu’ils ne comprennent pas tout et ça perturbe la compréhension en totalité)
8) Pensez à utiliser des vidéos pour aller plus loin et proposer aux apprenants une production écrite ou une tâche.

J’espère que nous vous avons inspirés. Si vous avez d’autres propositions, n’hésitez pas à les laisser dans les commentaires !

Bon cours !

Dorota Padzik

Dorota Padzik

Je suis prof de français dans une école à Varsovie. J’y teste mes nouvelles idées et méthodes d'enseignement. J’adore encourager mes apprenants à parler en créant une ambiance favorable aux échanges.

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